Youpi ! L’Espagne vient de franchir une nouvelle étape vers l’autodétermination du genre ! Les députés espagnols ont voté jeudi une loi permettant de changer de genre sur ses papiers d’identité via une simple déclaration administrative dès l’âge de 16 ans. Cette décision est saluée par l’association “En avant toute(s)” qui lutte contre les violences faites aux personnes transgenres. Nous avons eu la chance de nous entretenir avec Louise Delavier, directrice des programmes de l’association, pour en savoir plus sur cette avancée.

“Nous constatons sur le terrain que lorsqu’on est transgenre en France, c’est un vrai parcours du combattant pour affirmer son identité. En Espagne, ils ont fait le choix de faciliter ces démarches qui restent encore très compliquées de ce côté-ci de la frontière. Cette initiative est plutôt intéressante, qu’on peut peut-être même saluer”, a déclaré Louise Delavier.

Selon les estimations, entre 15 000 et 20 000, peut-être 60 000 personnes trans vivent en France, soit entre 0,02% et 0,03% de la population. En France, il existe actuellement plusieurs étapes pour déclarer son changement de genre, comme changer de prénom ou de sexe à l’état civil. Toutefois, ces démarches sont souvent compliquées et nécessitent des preuves lourdes à fournir. En Espagne, les personnes peuvent désormais décider elles-mêmes de leur genre.

Cette loi espagnole permet également aux moins de 16 ans de changer librement de genre, mais sous certaines conditions. Les 14-16 ans ont besoin de l’accord de leurs tuteurs légaux, tandis que les 12-14 ans doivent obtenir le feu vert de la justice. Mais est-ce que ces jeunes sont mûrs pour prendre une telle décision ? “Souvent, quand il en arrive au stade de la démarche, c’est que le jeune se sent suffisamment sûr de lui pour pouvoir l’effectuer. Il faut aussi faire confiance aux jeunes pour se poser ces questions”, explique Louise Delavier.

Cette loi permettrait-elle de changer la donne en France ? “C’est une question qu’on peut se poser collectivement. Ça permettrait à l’État de dire “nous, on est de ce côté-là”, et d’ouvrir le débat sur cette question qui reste encore aujourd’hui très crispée. Les personnes transgenres vivent encore énormément de violences. Il y a encore beaucoup de moqueries et de discriminations”, conclut-elle.

En tout cas, cette nouvelle législation espagnole est une avancée importante pour les droits des personnes transgenres et pour l’égalité des genres.